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Interview Frédéric Prigent, PubMatic France, sur l’arrivée du SSP en France

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Frédéric Prigent, country manager France pour Pubmatic, revient avec nous sur l’actualité brûlante du RTB et des Ad Exchanges, et nous détaille son rôle et les ambitions du SSP sur le marché français.
Poids lourd du secteur, Pubmatic a finalisé un nouveau tour de table de 45M$ avant l’été et se dispute la place de leader parmi les SSP (sell-side platform, technologie à destination des éditeurs) avec Rubicon Project, une autre société US.

Bonjour Frédéric, pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours et votre nouveau rôle au sein de Pubmatic ?

J’ai débuté dans le digital chez ValueClick, à une époque où Google n’existait pas en France, l’euro pas davantage. Une mission, simple, recruter des éditeurs et les rémunérer au clic. Cela semble chose aisée aujourd’hui, mais assurément pas en 2000.
J’ai par la suite rejoint ce qui était encore une jeune pousse, AddviseMedia, devenue plus tard Nextidea, une agence pleine de promesse, pour y piloter les clients dits performance et affiliation. Cela m’a rapidement conduit à rejoindre TradeDoubler, d’abord comme consultant, puis directeur des opérations et ces 4 dernières années, comme Country Manager France. De 2010 à 2012 j’ai également siégé au board de l’IAB en France et en Europe.
Depuis Septembre, nouveau défi, Country Manager chez PubMatic, SSP (Supply Sell Plateform) ou je lance la filiale Française et viens apporter une solution simple, innovante, évolutive et performante pour les éditeurs premium présent sur le marché Français et soucieux des enjeux liés au marché du RTB (real time Bidding). C’est très excitant et challengeant pour moi de participer à cette nouvelle aventure

Après les UK et l’Allemagne, Pubmatic arrive en France. Quelles sont vos ambitions sur les 12 prochains mois ?

Pour ce qui concerne la France, tout d’abord, construire le bureau France pour favoriser la proximité avec nos interlocuteurs et recruter nos premiers collaborateurs. Notre objectif à court terme est de positionner la marque PubMatic comme référence en matière de SSP et répondre aux besoins de nos clients éditeurs, les sensibiliser à l’avantage de la solution proposée par PubMatic, quelque soit le format publicitaire, le canal de vente, et le support de diffusion (web, mobile, tablette, IPTV).

Ensuite, nous allons au niveau du groupe poursuivre notre développement en ouvrant notamment de nouveaux bureaux dans le monde et la levée annoncée en Juin dernier sera consacrée à de nouvelles acquisitions.

Quelles sont les principales différences de Pubmatic par rapport aux autres SSP présents en France ?

Depuis 2006, date de la création de la société, PubMatic ne cesse d’innover (plus de 120 collaborateurs sont dédiés à la R&D) et est à l’avant garde du RTB aidant ainsi les éditeurs à automatiser le processus d’évaluation et de commercialisation de tous leurs inventaires publicitaires au travers d’une seule plateforme technologique.

A ce titre, nous accompagnons les éditeurs bien au delà de la simple gestion des inventaires invendus (remnant).
S’attacher aux invendus seuls et accroître le volume d’acheteurs grâce a un prestataire technique fait certes monter artificiellement les enchères et potentiellement augmenter les revenus des éditeurs -et gagner du temps-, mais est ce là, la seule réponse que les éditeurs attendent ?

L’enjeu pour les éditeurs n’est pas la gestion des invendus ou la simple extension du volume d’acheteurs mais, la définition d’une stratégie globale de la gestion de tous leurs inventaires, tous modes de commercialisation confondus et, de trouver le bon partenaire technique qui parle le même langage et dont la technologie évolue, c’est en cela précisément que nous nous différencions.

Pour finir, PubMatic se dédie uniquement aux éditeurs, est indépendant et propriétaire de sa technologie.

Quels sont les éditeurs que vous ciblez ?

Tous les éditeurs et plus largement les médias ont besoin de technologie pour faire face aux enjeux du RTB, mais surtout de partenaires technologiques leur permettant d’avoir une vision complète de l’exécution de leur stratégie de monétisation. Pour autant tous n’avancent pas à la même vitesse et les priorités différentes.

Prenons par exemple les e-commerçants. Ils commercialisent leurs inventaires pour générer des revenus additionnels tout en étant très vigilant à l’expérience de consommation de leurs utilisateurs. Ainsi le « média e-commerçant » sera davantage à la recherche d’une solution fonctionnelle lui permettant contrôler les annonces diffusées (blacklist), le temps de réponse de l’affichage ou encore la gestion de son yield, en web desktop et mobile. Autre cas, autres besoins, les éditeurs verticaux, eux, chercheront davantage à utiliser leurs datas et optimiser leur yield pour capturer toujours davantage de part de marché.

Pour chacune des catégories éditeurs, diffuseurs que nous avons identifiées, nous avons une stratégie spécifique et adaptée. Au delà des typologies, nous recherchons le volume, car il s’agit d’une industrie ou l’échelle est primordiale. Nous nous concentrons donc sur le TOP300 Comscore / Nielsen.

Pubmatic va-t-il proposer dès son lancement des formats et des features originaux ?

Des nouveautés seront d’abord annoncées courant Q4 puis au premier semestre 2013.

Pionniers sur le mobile, nous offrons déjà aux éditeurs la possibilité de connecter simplement leur inventaire mobile sur notre plateforme supportant tous les formats, terminaux et OS confondus avec les acheteurs, ce qui relève du tour de force compte tenu de l’absence de standard et de la diversité des technologies.

Plus de 30 partenaires, DSP et Adnetworks mobile achètent régulièrement sur la plateforme PubMatic. PubMatic est aujourd’hui la seule plateforme à offrir aux éditeurs la visibilité et le contrôle de leurs revenus mobile et non mobile. PubDirect et PubLink constituent également deux autres atouts que je vous invite à découvrir.

Pubmatic propose aux USA une offre d’ “Unified Optimization Engine” : pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ? Sera-t-elle disponible en France ?

Editeurs, médias prenez le contrôle et ayez une vision globale, holistique de votre inventaire, telle est notre conviction chez PubMatic.

L’approche de l’inventaire publicitaire en silo, garanti, non-garanti. Direct ou RTB. Audience vs placement ne conduit qu’à isoler les inventaires. Elle fragmente une stratégie et freine son exécution. Cette ségrégation de l’inventaire ne fonctionne pas et il convient d’adopter une approche unifiée de la gestion et commercialisation des inventaires et autres actifs numériques.

D’ou notre réponse : PubDirect. Il s’agit d’une suite d’outils et de services pour les éditeurs désireux de piloter au mieux leur business, de prévoir les performances à venir, tous canaux de commercialisation confondus, le tout de façon automatisé.

« Unified Optimization Engine » donc, l’une des composantes de PubDirect, donne aux éditeurs la possibilité de déterminer où, quand et à qui ils doivent vendre et à quel prix. Grâce à cela, les éditeurs prennent le contrôle de leur inventaire, quelque doit la façon dont celui ci est commercialisé. Ainsi, accords de gré à gré sont notamment mis en compétition avec les enchères RTB, garantissant ainsi aux éditeurs de tirer le meilleur revenu possible pour une impression, audience, session donnée.
Cette suite est proposée à tous nos éditeurs clients PubMatic, au même titre que PubLink.

PubLink, est notre « entreprise app Marketplace ». C’est une nouvelle étape vers la construction d’une plateforme globale permettant aux éditeurs et médias premium un accès aux services de partenaires tiers dont ils ont besoin pour maximiser les revenus, à l’instar de ComScore, Proximic, Bezo, Exelate ou encore Targis qui sont déjà intégrés.

Du point de vue éditeur, Pubmatic représente-t-il une alternative aux régies et plateformes d’affiliation ?

Nous travaillons constamment sur les moyens d’aider les éditeurs à unifier et simplifier la technologie nécessaire pour tirer le meilleur parti de leurs actifs numériques, mobile, tablette, web ou IPTV, ou à date nos sommes les seuls.

Notre focus, notre priorité, les éditeurs, les éditeurs et encore les éditeurs.

En cela, nous ne constituons pas une alternative aux régies ou plateformes – à chacun son métier- mais bien une réponse concrète, ou l’éditeur prend le contrôle et dispose désormais des outils nécessaires pour embrasser le marché du RTB.
Les régies et plateformes d’affiliation sont, si ce n’est pas déjà le cas, des partenaires, qui peuvent acheter l’inventaire, l’audience disponible sur notre marketplace.

S’agissant des acheteurs (networks, DSPs, ad exchanges ou agency trading desks) ceux ci nous aident également à améliorer, à faire évoluer nos produits, notamment en matière de formats ou de mesure de visibilité. Nous nous attachons à leur fournir les audiences, l’échelle et la transparence dont ils ont besoin.

Comment va évoluer le marché du RTB en France selon vous dans les 12 prochains mois : technos, agences, data…

Si nul n’est prophète en sa demeure, le RTB, s’apparente à une nouvelle corne d’abondance qui dès lors attire de nouveaux d’acteurs -et d’anciens-, des investisseurs et inévitablement son lot d’acronymes.

Au jeu des prédictions et porté par un intérêt manifeste des acteurs du marché, la part consacrée aux achats via RTB va croître, forçant, bon gré mal gré les éditeurs à s’outiller pour répondre à la demande.

Ma vision, à 12 mois et plus dans de l’évolution du marché :

A. Le marché de la data (qualité de la collecte, fraîcheur, pricing…) en 1st et 3rd party va se structurer porté par les associations et les professionnels du secteur.
B. le volume d’inventaire, mais surtout sa qualité va augmenter, porté tout à la fois par une prise de conscience des éditeurs, ne limitant plus volontairement en RTB leurs seuls invendus et par l’intégration de solutions tierces (data, ad verificator, Viewable Impressions suite, analytics, malware scanning…) valorisant ainsi les inventaires premium et permettant la création de packages audience/session/impressions pertinents pour les acheteurs.
C. La fin des private exchanges pour de vraies private marketplaces, transparentes ?
D. Le RTB va peu à peu s’imposer comme une norme d’achat, préfigurant une ère ou les données seront unifiées tous supports, canaux et formats confondus (web, mobile, pre roll, social, iptv…) ? Pour les éditeurs c’est une aubaine, car demain, les forces commerciales des éditeurs premium pourront directement via le RTB étendre leurs audiences en intégrant d’autres sites et ainsi proposer aux agences et annonceurs l’échelle dont ils ont besoin pour des campagnes très ciblées.
E. L’intégration des innovations technologiques sera un des moteurs sur ce marché.
F. Une consolidation du marché

Merci Frédéric, et bon vent à Pubmatic !

AM

 

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